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Helia Givian
Tuesday 16 July 2024 08:00

Helia Givian c’est d’abord un sourire et une attention particulière portée à chaque personne qu’elle rencontre. Lorsqu’on lui demande pourquoi elle a choisi l’informatique, elle répond : « Parce que j’aime l’humain et que l’ingénierie biomédicale peut vraiment changer la vie des gens ». Originaire d’Iran, cette chercheuse a obtenu la prestigieuse bourse d’excellence de la Confédération Helvétique et a souhaité poser ses valises à Sierre pour apprendre dans le laboratoire du professeur Jean-Paul Calbimonte, au sein de l’unité eSanté de l’Institut Informatique. Voici son portrait.

L’informatique et la médecine, une affaire de famille

La mère d’Helia est psychologue et son père est informaticien. Il n’y a donc qu’un pas pour Helia, férue de mathématiques dès son plus jeune âge, pour se lancer dans des études d’informatique médicale. Après son Bachelor, elle choisit en effet de consacrer son Master au domaine de l’ingénierie biomédicale, avec pour spécialisation la recherche et l’analyse des phénomènes bioélectriques sur des images médicales. Après avoir réussi avec succès ses études, elle postule pour une bourse d’excellence auprès de l’Université de Lausanne qui, en raison de ses partenariats avec la HES-SO Valais-Wallis, propose à Helia de rejoindre l’institut informatique. Helia avoue avoir toujours suivi le travail de l’unité eSanté de l’institut dirigée par Henning Müller ; elle suit régulièrement les publications et les projets d’envergure menés ici à Sierre. Elle se rend vite compte que l’informatique médicale peut lui permettre d’atteindre son but : améliorer concrètement la vie des gens. Son rêve ? Travailler dans un laboratoire de recherche qui lui permette d’être en contact direct avec les patient-es. Son but ? Aider les gens et plus précisément les personnes âgées ou les enfants qui sont plus sensibles aux maladies et plus fragiles. Helia est bien loin de l’image que l’on peut se faire d’un-e informaticien-ne enfermé-e dans son bureau, écrivant des lignes de code incompréhensibles. Son empathie pour ses semblables et sa volonté farouche de prendre soin des personnes fragiles montrent que les métiers de l’informatique sont devenus non seulement recherchés, mais surtout plein de sens car utiles à la société. Helia a choisi de se spécialiser dans l’ingénierie biomédicale pour aider le corps médical à mieux prédire les maladies. « L’ingénierie biomédicale est un langage universel qui peut être commun à tous les pays et si nous travaillons assez dur, nous pouvons grandir ensemble et nos projets de recherche pourront bénéficier à tout le monde, peu importe l’origine, et faire du monde un meilleur endroit où vivre aujourd’hui et dans le futur. » Le rêve d’Helia, espérons-le, pourra éventuellement se concrétiser un jour.

Alzheimer, une maladie complexe et difficile à diagnostiquer

Helia travaille sur le diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer et sur les différents stades de troubles cognitifs légers. Elle fonde sa recherche sur les images IRM et l’intelligence artificielle (machine learning et deep learning). Son algorithme analyse des images médicales de personnes saines, de patient-es avec de premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer et de patient-es qui sont à un stade plus avancé de la maladie. L’intelligence artificielle traite et segmente l’image, en extrait des caractéristiques afin de poser un diagnostic sûr pour chaque groupe de personne. Ce qui est particulièrement compliqué dans ce projet, réside dans le fait que le cerveau humain vieilli et qu’il s’avère difficile de détecter si les images montrent un vieillissement normal du cerveau ou une maladie neurodégénérative de type Alzheimer. La plupart des recherches en cours concentrent leurs efforts sur les groupes de patient-es en bonne santé, les comparant avec celles et ceux qui souffrent d’Alzheimer. Helia a choisi de distinguer deux catégories de patient-es atteint-es de la maladie pour tenter de diagnostiquer l’avancement de celle-ci. C’est un immense défi de pouvoir entraîner un algorithme d’intelligence artificielle à détecter une image qui reflète un stade précoce de la maladie. Mais l’importance d’un tel diagnostic est immense, puisque plus la maladie est diagnostiquée tôt, plus les patient-es peuvent bénéficier rapidement de traitements qui ralentissent sa progression. Helia a déjà écrit deux papiers scientifiques sur le sujet, ainsi que le chapitre d’un livre. Elle recherche aujourd’hui une position de doctorante dans un institut qui lui permette de travailler au plus près des patient-es, car elle souhaite que ses travaux de recherche restent très appliqués et puissent être rapidement utiles à la population.