Prise de position de l’Association Formation continue Valais sur le paquet d'allègement budgétaire 2027 de la Confédération

L’Association Formation Continue Valais, qui regroupe les acteurs de la formation continue du canton, exprime sa vive inquiétude face aux mesures d’économie annoncées dans le cadre du programme d’allègement budgétaire 2027 de la Confédération. Ce programme, mis en consultation le 29 janvier 2025, prévoit une réduction de plus de 460 millions de francs par an dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation (FRI). Une telle coupe budgétaire pourrait avoir un impact significatif sur l’accessibilité et la qualité de la formation continue en Suisse et en Valais, alors que le développement des compétences est plus que jamais un enjeu clé pour l’économie et la société.
La Loi fédérale sur la formation continue (LFCo) établit le rôle essentiel de la Confédération dans le soutien à la formation continue en Suisse. Elle garantit un accès équitable à des formations de qualité, favorise le développement des compétences tout au long de la vie et assure une adaptation permanente aux évolutions du marché du travail. Le soutien fédéral s’exerce notamment à travers des financements pour des programmes de promotion et de soutien aux compétences de base, des mesures de qualification pour les travailleurs et des initiatives visant à améliorer l’accessibilité des formations. Le Conseil fédéral prévoit dans son programme la suppression de la contribution fédérale à la formation continue. Réduire ces ressources remet en question les efforts entrepris ces dernières années pour renforcer la formation continue et compromet le maintien d’un système de formation efficace et inclusif.
Cette suppression entraînerait des répercussions particulièrement préoccupantes sur le développement des compétences de base, un enjeu crucial face aux mégatendances telles que la numérisation. Aujourd’hui, environ 30 % de la population suisse – soit 1,67 million de personnes – rencontrent des difficultés dans ce domaine, un chiffre en nette hausse depuis 2003, comme l’indique la dernière enquête PIAAC (programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes de l’OCDE). Or, la formation aux compétences de base est essentielle : elle facilite l’accès à la formation continue, renforce l’employabilité des adultes peu qualifiés et améliore la productivité économique.
Dans un contexte de mutations technologiques, économiques et sociétales rapides, la formation continue permet aux professionnels de s’adapter aux nouvelles exigences du marché du travail et d’acquérir des compétences essentielles dans des secteurs en constante évolution. Les mesures d’économie prévues par la Confédération mettraient en danger les structures de soutien mises en place par les cantons afin de faciliter l’accès à ces compétences stratégiques pour les travailleurs et les entreprises. "La formation continue joue un rôle essentiel dans la montée en compétences des travailleurs et dans la compétitivité de notre économie. Un désengagement financier de cette ampleur qui compromettrait la capacité des institutions à proposer des formations adaptées aux besoins du marché." Indique François Seppey, président de l’Association Formation continue Valais.
Les coupes budgétaires pourraient entraîner une augmentation des coûts pour les apprenants, réduisant ainsi l’accessibilité aux formations qualifiantes pour certains publics, notamment les personnes peu qualifiées. Une réduction de l’aide aux personnes peu qualifiées affaiblirait l’employabilité et la productivité de l’économie nationale, entraînant ainsi un risque d’augmentation des coûts sociaux à long terme.
L’Association Formation continue Valais qui regroupe les prestataires offrant des formations continues certifiantes ou non-certifiantes, pour l’acquisition de qualifications de base ou plus avancées, s’oppose à la proposition du Conseil fédéral de supprimer les dispositions de soutien financier prévu dans la Loi fédérale sur la formation continue. Elle invite le Conseil d’Etat du Canton du Valais à faire de même, notamment parce que cela irait à l’encontre de la répartition des rôles définie, qui repose sur une collaboration entre la Confédération et les cantons. Elle demande également aux parlementaires fédéraux d’en faire de même.