Raphaël Zumofen invité à intervenir lors de l'European Week of Regions and Cities

La semaine européenne des régions est organisée par le Comité de régions de l’Union européenne (UE). Elle rassemble plus de 18.000 participant·e·s (politicien·ne·s, administrateurs·trices, praticien·ne·s et universitaires) dans plus de 300 sessions sur une semaine. Raphaël Zumofen, adjoint de direction au sein de la Haute Ecole de Santé et chercheur à l'Institut santé et à l'Université de Lausanne est l'invité d'un workshop qui traite des outils digitaux permettant la participation citoyenne. Nous avons profité de lui poser quelques questions avant son intervention du 11 octobre prochain à 16:30.
La semaine européenne des régions est le plus grand événement annuel consacré à la politique de cohésion organisé par l’UE à Bruxelles. Elle vise notamment la promotion et l’échange de bonnes pratiques au niveau de la politique locale. C’est la 20ème édition cette année.
La participation citoyenne est un sujet qui occupe beaucoup le monde politique et académique. En effet, il est systématiquement postulé qu’il faut impliquer au maximum les citoyen·ne·s dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de politiques publiques. Nous analysons ce postulat du point de vue de l’administration qui dispose aujourd’hui de tous les outils, notamment avec les réseaux sociaux, pour dialoguer et coconstruire avec les citoyens. Nos résultats illustrent que, malgré le potentiel interactif d’outils comme Facebook, Twitter ou Instagram, les villes ne rentrent que très peu (ou ne veulent pas rentrer) dans une logique d’interaction. Par manque de ressources, de compétences ou d’intérêt, peu de villes engagent un réel dialogue et utilisent d’éventuelles informations produites sur les réseaux sociaux par les citoyens pour leurs réflexions autour de politiques publiques.
Je dirais qu’il y a eu deux impacts principaux. D’une part, au niveau académique, cette distinction a offert une visibilité accrue à nos travaux de recherche. Nous avons reçu plusieurs sollicitations quant à des projets de publications et d’ouvrages. Le modèle de mesure que nous proposons a également attiré l’attention de praticiens. D’autre part, au niveau hors académique, le relai de la nouvelle dans divers groupes nous a positionné comme les spécialistes de l’usage des réseaux sociaux dans la sphère publique pour les pays d’Europe centrale et de l’Est. Comme cette région est globalement sous-étudiée au niveau international, nous nous attendons à être sollicités lorsqu’un avis d’expert est nécessaire sur la région.
Au-delà de mes recherches sur la participation citoyenne sur les réseaux sociaux, mes recherches se concentrent sur des problématiques de communication et de management publics. Avec des collègues de l’Université de Lausanne, de l’Université Libre de Bruxelles et de l’Université de Parakou (Bénin), nous nous sommes récemment intéressés aux réformes de digitalisation dans un pays émergent (le Bénin en l’occurrence) et à leurs impacts sur la redevabilité du gouvernement. Récemment, nous avons également analysé les facteurs économiques et institutionnels qui favorisent l’adoption des réseaux sociaux dans les communes de divers pays européens. Nous avons de nombreuses idées et projets pour les années à venir. Une de nos prochaines recherches portera sur le rôle que peuvent jouer les influenceurs dans la diffusion du message public, notamment pour attirer l’attention d’un public jeune difficilement atteignable autrement. Les enjeux sont passionnants et les thématiques à investiguer ne manquent pas !