Utiliser la recherche et la technologie pour la protection de la faune piscicole

OBJECTIF COLIBRI

FishLab, une start-up liée à la HES-SO Valais-Wallis, innove dans la protection de la faune aquatique. Grâce à des outils de pointe du laboratoire eSanté de l’institut Informatique, FishLab révolutionne la surveillance des barrages, offrant une solution automatisée basée sur la big data pour préserver la biodiversité des poissons.

La HES-SO Valais-Wallis, à travers ses divers instituts, s'engage dans des projets concrets en faveur de la protection de l'environnement. C'est le cas de la start-up FishLab, qui vise à contribuer au développement et à la sauvegarde de la faune piscicole dans des environnements utilisés, entre autres, pour la production d'électricité. Ce projet innovant s'appuie sur des outils créés par l'équipe spécialisée dans la santé et la médecine personnalisée du professeur Henning Müller, responsable du laboratoire eSanté au sein de l'institut Informatique. La technologie, initialement conçue pour analyser des images dans le domaine de la santé, est ici utilisée pour détecter le passage des poissons et effectuer des analyses cruciales pour la protection de la faune piscicole.

Les défis de la protection des eaux en Suisse d’ici 2030

En Suisse, la loi sur la protection des eaux, révisée en 2011, prévoit que tous les barrages soient équipés, d'ici 2030, d'échelles à poissons couplées au contrôle de leur efficacité. Cela concerne environ mille barrages. Plusieurs solutions existent, impliquant des boîtiers équipés de caméras pour filmer le passage des poissons, avec un contrôle manuel par des biologistes visionnant les images pour évaluer les effectifs, les espèces présentes et leurs conditions physiques. En moyenne, une heure de travail est nécessaire pour analyser trente heures de vidéos. D’autres solutions pour le contrôle sont invasives, utilisant par exemple des nasses, tandis que d'autres études analysent les flux de manière ponctuelle, ne reflétant pas la réalité des migrations fluctuantes.

FishLab : quand la technologie s’applique à la protection des poissons

FishLab propose une solution intégrant un boîtier filmant le passage des poissons 24 heures par jour, 365 jours par an, avec un pré-traitement automatisé des images. Grâce à l'utilisation de la big data, FishLab favorise le développement de la protection de la biodiversité piscicole. Son objectif est la création d'un système non-invasif, précis, basé sur le machine learning. Depuis ses débuts en 2015, la start-up a bénéficié du soutien financier de l'Office fédéral suisse de l'environnement et de la Fondation The Ark entre autres. Elle travaille actuellement sur un projet Innosuisse afin d'automatiser davantage l'analyse des flux et d'accroître la capacité de traitement simultané des données. FishLab compte parmi ses clients des sociétés actives dans l'hydroélectricité, l'énergie, les infrastructures, ainsi que des cantons.

Potentiel d’amélioration dans l’analyse des flux piscicoles et nouveaux questionnements

L'analyse des flux piscicoles est un domaine présentant un fort potentiel d'amélioration. En raison de sa complexité intrinsèque, l'observation précise de ce qui se déroule sous les eaux constitue un défi. FishLab, en facilitant des études précises et approfondies, soulève également de nouvelles questions sur les événements aquatiques, tels que l'arrivée de nouvelles espèces ou la disparition puis la réapparition d'autres. Comment interpréter ces phénomènes ? L'intervention humaine est-elle nécessaire et incontournable ? Tout comme dans le domaine de la santé, avec les progrès des outils et technologies de diagnostic, se pose la question du traitement des découvertes faites au cours de ces observations.